A voir : Paris 1793-1794 au musée Carnavalet de Paris
Histoire & Culture 7 décembre 2024 France

A voir : Paris 1793-1794 au musée Carnavalet de Paris

Jusqu'au 16 février 2025 L'exposition retrace le quotidien de la Terreur révolutionnaire à Paris. Jusqu'en 1789, la France vivait sous

Jusqu'au 16 février 2025. L'exposition retrace le quotidien de la Terreur révolutionnaire à Paris. Jusqu'en 1789, la France vivait sous le régime de la Monarchie absolue où le Roi disposait de tous les pouvoirs. Après les événements révolutionnaires en 1789, une monarchie constitutionnelle avait été tentée mais la tentative de fuite du roi en 1791 (repris à Varennes) y avait mis un terme. Après avoir destitué le roi, les députés de la Convention proclamèrent la 1ère République française les 21 et 22 septembre 1792. Il s'agit d'un tournant majeur de l'histoire de notre pays.

Constitution et droits de l'Homme

C'est pendant la période de la Terreur que les députés adoptèrent la Constitution de 1793 et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. N'y a-t-il pas là un paradoxe que l'Histoire doit éclairer ? Les principes sont écrits. Le but de la société est le bonheur commun. Il existe des droits naturels et imprescriptibles que sont l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la Loi.

La Constitution de 1793 et la Déclaration des Droits de l'Homme
La Constitution de 1793 et la Déclaration des Droits de l'Homme

Œuvre législative majeure

La période fut également marquée par une œuvre réglementaire et législative importante. Les anciennes unités de mesure sont abandonnées et remplacées par de nouvelles plus simples et qui ont toujours cours aujourd'hui.

Documents sur les réformes législatives de la période
Documents sur les réformes législatives de la période

Abolition de l'esclavage

Après les révoltes de Saint-Domingue (future Haïti) alors possession française, les députés votèrent l'abolition de l'esclavage.

L'abolition de l'esclavage votée par la Convention
L'abolition de l'esclavage votée par la Convention

Assistance publique et école gratuite

L'assistance publique est créée pour soutenir les plus pauvres. Pour la première fois, l'école publique fut créée gratuite et obligatoire. Cette mesure ne survécut pas à la chute de Robespierre.

En revanche, rien pour les femmes. Elles ont pourtant été nombreuses à soutenir la Révolution. Olympe de Gouges fut de celles-ci. Elle le paya de sa vie.

L'école publique gratuite et obligatoire
L'école publique gratuite et obligatoire

Le contexte de la Terreur

Pourquoi la terreur ? Sans excuser la violence, pour comprendre, il faut revenir sur le contexte. C'est peut-être ce qui manque à cette exposition. Les acquis démocratiques de la Révolution étaient fragiles. La France était attaquée militairement à ses frontières par toutes les monarchies européennes. A l'intérieur du pays, les Vendéens armés tentèrent de renverser la République naissante. Il fallait alors donner les moyens d'armer le pays. Ces moyens, le Gouvernement n'en disposait pas. La France subissait une grave crise économique avec une inflation considérable.

La France révolutionnaire assiégée
La France révolutionnaire assiégée

Le Comité de salut public

La Convention dirigée par les Girondins décida alors la mise en place le 06 avril 1793 du Comité de salut public pour prendre les mesures nécessaires pour faire face à la situation. Mais les Girondins tergiversent. Aussi, la Garde Nationale encercla la Convention lors des journées des 31 mai au 02 juin 1793. Ils exigèrent la destitution des députés Girondins qui seront condamnés à mort. Dès lors ce sont les Montagnards qui assurent la direction du Comité de salut public.

C'est la période de la levée en masse (300 000 soldats) et du dirigisme économique. Pour nourrir la population qui souffre de la faim et du froid, le Comité de salut Public remit en cause le droit de propriété inscrit dans la Constitution. Il réquisitionna les grains, le sucre, le charbon. Avec les réquisitions, il se donna les moyens de reconstituer une armée efficace.

Le Comité de salut public en action
Le Comité de salut public en action

La répression et la chute de Robespierre

Cela se fit au moyen d'une répression systématique des ennemis intérieurs réels ou supposés. 1 285 condamnations à mort sont prononcées du 10 juin au 27 juillet 1794. On estime que la période de la Terreur s'achève alors avec la chute de Robespierre le 28 juillet 1794, lui-même guillotiné. Mais la période thermidorienne qui suit fera également des milliers de morts.

La guillotine, symbole de la Terreur
La guillotine, symbole de la Terreur

L'exposition « Paris 1793-1794 » au musée Carnavalet offre un regard nuancé sur la période de la Terreur révolutionnaire. Si cette époque est marquée par une violence sans précédent avec 1 285 condamnations à mort en quelques semaines, elle est aussi celle qui vit naître des acquis démocratiques fondamentaux : la Constitution de 1793, les Droits de l'Homme, l'abolition de l'esclavage, l'école publique gratuite et obligatoire, et la création de l'assistance publique. Le contexte est essentiel pour comprendre : une République naissante attaquée de toutes parts, une crise économique majeure, et la nécessité de lever 300 000 soldats. Le Comité de salut public, d'abord dirigé par les Girondins puis par les Montagnards après juin 1793, mit en place un dirigisme économique sans précédent pour nourrir la population et reconstituer l'armée. La chute de Robespierre le 28 juillet 1794 ne mit pas fin à la violence, la période thermidorienne qui suivit faisant également des milliers de victimes.